En
restant calme parmi le vacarme et la hâte, n’ignorons pas que la
paix ne peut exister que dans le silence.
Sans
nous aliéner, vivons en bons termes avec tous ceux que nous
côtoyons. Il nous appartient de dire doucement et clairement notre
vérité, d’écouter les autres, le simple d'esprit et l'ignorant
ont aussi leur histoire. Ne fréquentons pas les individus bruyants
et agressifs, ils sont une vexation pour l'esprit. Pourquoi se
comparer aux autres, nous risquons de devenir vains et vaniteux. Nous
trouverons toujours plus grands et plus petits que nous. Jouissons de
nos projets aussi bien que de nos accomplissements. Intéressons nous
à tout métier, si modeste soit-il, c'est un véritable trésor dans
ce monde en perpétuel mouvement. Restons prudent dans nos affaires,
car le monde est plein de fourberies. Mais ne soyons pas aveugle en
ce qui concerne la vertu, trop d’individus recherchent les grands
idéaux ; et la vie n’est pas faite que d'héroïsme. Soyons
nous-même, surtout n'affectons pas l'amitié. Ne devenons pas
cynique en amour, car il est en face de toute stérilité et de tout
désenchantement. Prenons avec bonté le conseil des années, en
renonçant avec grâce à notre jeunesse. Fortifions une puissance
d'esprit pour nous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne nous
chagrinons pas avec nos chimères. De nombreuses peurs naissent de la
fatigue et de la solitude. Au-delà d'une discipline saine, soyons
doux avec nous - même. Nous sommes des enfants de l'univers, pas
moins que les arbres et les étoiles, nous avons le droit d'être
ici. Et qu'il nous soit clair ou non, l'univers se déroule comme il
est programmé. Soyons en paix avec Dieu, quelle que soit notre
conception de lui, et quels que soient nos travaux et nos rêves,
gardons dans le désarroi bruyant de la vie, la paix dans notre âme.
Avec
toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés,
le monde est pourtant beau. Prêtons-y attention. Essayons d'être
heureux.
Texte
réalisé en 2010 d'après le poème de Max Ehrmann (Desiderata)